Souvent les personnes qui consultent pour réaliser un bilan d’un possible TDAH remplissent des questionnaires sur leurs symptômes, sur l’impact de ces symptômes sur leur quotidien.Mais que font les médecins avec ces questionnaires ?
Certainement pas leur diagnostic. Il est important de savoir que les réponses d’un questionnaire sont subjectives, elles dépendent aussi du point de vue du patient, de ses attentes vis à vis du diagnostic. Un patient convaincu de souffrir de TDAH risque de surévaluer ses symptômes, alors que celui qui est convaincu de ne pas en souffrir risque de sous-évaluer ses difficultés. Il existe en réalité plusieurs types de questionnaires pour le TDAH adulte.
Il y a premièrement les questionnaires dits de « dépistage ». Ils permettent au médecin en quelque sorte de sonder, afin de savoir si il est nécessaire de procéder à une évaluation plus poussée pour le diagnostic, avec un interrogatoire très détaillé. Le plus connu est le questionnaire ASRS v1.1 qui est un outil recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour effectuer ce dépistage. Il est disponible en français.
Il y a ensuite les questionnaires dits de « sévérité ». Ils permettent au patient lui-même, alors que son diagnostic est posé, d’évaluer la perception qu’il a de la sévérité de son trouble et/ou de l’impact que celui-ci occasionne sur son quotidien. Divers questionnaires de sévérité et de retentissement existent, comme la Weiss Functional Impairment Rating Scale. Ce dernier questionnaire a récemment été traduit et validé en français pour évaluer l’impact du TDAH dans différents domaines de la vie du patient. Les questionnaires de sévérité sont importants, car ils permettent au médecin de recueillir de manière chiffrée la vision du patient sur son propre trouble. Cela est d’autant plus intéressant car ces questionnaires peuvent être répétés dans le temps, notamment pour mesurer l’évolution de l’adulte TDAH après une prise en charge.
C’est d’ailleurs souvent de cette manière que les études évaluent l’efficacité d’un médicament ou d’une thérapie. Si les scores s’améliorent, alors on imagine que l’état de la personne s’améliore.
Remplir des questionnaires permet donc aux médecins de mesurer la probabilité d’un possible diagnostic de TDAH, et la perception du patient vis à vis de son trouble. Mais en aucun cas, les réponses permettent d’affirmer avec certitude si la personne souffre ou non de TDAH.
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