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  • Photo du rédacteurSurmonter Le TDAH

Nait-on ou devient-on TDAH ?

Le TDAH appartient à la famille des troubles du neurodéveloppement, au même titre que l’autisme, les troubles de la communication ou de la coordination. Les systèmes de classification des maladies définissent ces troubles comme « un ensemble d’affections qui débutent durant la période du développement. Ces troubles se manifestent typiquement précocement durant le développement, souvent avant même que l’enfant n’entre à l’école primaire ; ils sont caractérisés par des déficits du développement qui entraînent une altération du fonctionnement personnel, social, scolaire ou professionnel ».





Autrement dit, un adulte souffrant de TDAH a, par définition, présenté des symptômes dans son enfance, impactant en particulier sa scolarité. L’évaluation diagnostique du TDAH chez les adultes doit comporter la recherche de ces symptômes dans l’enfance. Souvent, le médecin va procéder à un interrogatoire poussé afin de retrouver des indices de TDAH dans l’enfance qui lui permettront de poser le diagnostic.


En l’absence de signes évidents de TDAH dans l’enfance, mais avec des symptômes typiques à l’âge adulte, la question d’un autre problème que le TDAH de santé doit se poser. Par exemple, les personnes qui développent une dépression à l’âge adulte peuvent présenter des problèmes de concentration, des problèmes d’instabilité motrice, d’impulsivité, ce qui peut se confondre avec un authentique TDAH. D’autres situations comme des traumatismes crâniens ou le manque de sommeil peuvent aussi se manifester comme un TDAH commençant à l’âge adulte.


Pourtant depuis quelques années, ce dogme neurodéveloppemental est remis en question par la parution d’études épidémiologiques prospectives. Ce type de recherche étudie des personnes dans la population générale, pendant plusieurs années, parfois des décennies et observent le devenir de ces personnes. Plusieurs de ces études s’intéressant au TDAH ont retrouvé que le TDAH était fréquent chez les enfants (5%) mais aussi chez les adultes (3%). Jusque là, rien de neuf, ce sont des chiffres bien connus. Par contre, les chercheurs se sont aperçus que près de 3 adultes sur 4 avec TDAH n’avait aucun symptôme de TDAH quand ils avaient été évalués des années plus tôt dans le cadre de ces études. Les chercheurs n’ont pas retrouvé de causes évidentes pouvant conduire à l’apparition de ces symptômes comme la dépression ou les troubles du sommeil. Ils en ont conclu que le TDAH pouvait apparaître à l’âge adulte, sans s’être manifesté dans l’enfance, ce qui en ferait un autre trouble que le TDAH classique.


L’histoire n’est cependant pas terminée, car de nombreux médecins et chercheurs ont tenté de trouver des explications alternatives. La plus probable est que le TDAH peut être masqué dans les premières années de vie si l’enfant possède une bonne intelligence, un entourage familial soutenant, ce qui aiderait à compenser les symptômes de TDAH. Avec la charge de travail scolaire qui augmente, les études, les responsabilités professionnelles et familiales, les capacités de compensation du jeune adulte deviennent insuffisantes et le TDAH apparaitrait alors.


Ce débat qui agite la communauté scientifique du TDAH n’est pas clos, et de nombreuses études sont en cours pour mieux comprendre ce phénomène des « TDAH d’apparition tardive ».


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